Est-ce qu'aimer, c'est souffrir ?

[Admin]

Depuis que je suis connecté sur ce site, je lis les confidences des internautes avec un mélange de curiosité, de compassion et parfois d'agacement. certaines femmes occupent ce site pour expliquer à quel point un homme les fait souffrir, à quel point cette souffrance endurée est la preuve irréfutable de l'authenticité de leurs sentiments. Elles disent qu'elles aiment même si l'homme qui occupe leur esprit les traite mal, ou pire, ne les traite pas du tout. Elles sont pleines d'une sentimentalité douloureuse et jouissive.

Elles vacillent entre le doute et la certitude absolue qu'il y a quelque chose en dépit du silence et de l'abscence. Comme si leurs vies étaient suspendues au désir qu'elles éprouvent, même de manière imperceptible. Quand les histoires d'amour deviennent des relations de dépendances, accrochées au téléphone, SMS, etc, on est bien obligé de souffrir, du coup. De ce fait, elles se définissent par la capacité à se livrer corps et âme à la certitude de l'amour, à conjuguer confiance et dénuement absolues.

Je me dis qu'il y a là une confusion entre amour et passion, une escroquerie qui nous porte à croire que si le coeur ne saigne pas, alors il s'ennuie, que sans douleur, il n'y a pas d'histoire. Il m'a toujours semblé au contraire que la souffrance n'était pas de l'amour, mais le symptôme de peurs dont on devrait trouver l'origine et le remède en soi-même, sans en imputer la responsabilité à l'autre.

Bien sûr, certains diront qu'il vaut mieux souffrir d'aimé que de ne pas aimer du tout. Mais peut-on manquer ce qu'on n'a jamais vécu ? On peut à la rigueur ressentir un désir d'attachement mais la souffrance de ce désir d'attachement jamais satisfait est beaucoup moins aigue, à mon avis, que la souffrance d'une rupture amoureuse. Même aimer en secret n'est pas souffrir en silence car les sentiments ne valent que s'ils sont partagés.

Merci pour vos commentaires.